Quatre MOOC à oublier

Je fais généralement des critiques positives des MOOC auxquels je participe. Parfois, je suis déçu, frustré, et je ne le cache pas, mais j’essaie tout de même de voir le bon côté des choses : il y a généralement quelque chose d’intéressant à retirer de chaque expérience. Mais bien sûr, il arrive que le fiasco soit total. Plutôt que d’écrire un long article à charge sur chacune de ces déceptions, je vais plutôt les rassembler en un seul billet et te dire rapidement pourquoi cela s’est mal passé…

Tibetan Buddhist meditation and the modern world : Lesser Vehicle

Restons zen...Commençons avec le MOOC de Coursera sur la méditation bouddhiste, ou plutôt le premier MOOC puisqu’il s’agit d’une série. Étant parfaitement ignare des techniques de méditation et à peine plus familier de la culture bouddhiste, je m’y étais inscrit plein d’envie, sans vraiment savoir à quoi m’attendre mais prêt à recevoir : l’état d’esprit idéal pour apprendre, me semble-t-il.

J’ai tenu quatre semaines ; « tenu », oui, car c’était une purge. Des heures et des heures d’onanisme intellectuel (fallait-il vraiment passer plus d’une heure pour expliquer que la méditation abaisse le rythme cardiaque et diminue les tendances dépressives ?), des « laboratoires » dans lesquelles des « experts » te racontent des banalités avec une voix douce jusqu’à ce que tu parviennes à l’orgasme, pardon, à la révélation (qui n’est jamais venue pour moi hélas)… Le moins pire dans tout ça, ce sont probablement les interventions des moines bouddhistes : c’est tout aussi barré que le reste, mais ça fait moins artificiel, va comprendre.

Bref, non seulement j’ai perdu mon temps, mais en plus ça a douché mes espoirs de spiritualité. J’aimerais bien être un peu moins cartésien, mais on ne me l’accorde pas.


Technique : 6/10


Pédagogie : 1/10


Intérêt : 2/10


 

Effective altruism

Un autre MOOC sur Coursera, également dans la sphère des humanités ; celui-ci s’intéresse à l’éthique, à nos motivations et nos prises de décision en matière de solidarité. L’angle choisi est très « américain » : on parle de philanthropie, de gens riches dont la principale préoccupation est de savoir à quelle cause donner une partie de leur fortune.

Tout le cours est donc construit pour nous amener à déterminer quelles sont les causes les plus dignes de notre intérêt (tu peux aussi dire « charité »). Voilà, je pense en avoir dit assez pour que tu comprennes ce qui me gêne : je suis viscéralement mal à l’aise avec ce genre de raisonnement. Je suis ravi de payer des impôts, j’adhère totalement à la philosophie française qui veut que chacun contribue selon ses moyens et reçoive selon ses besoins. Et si je suis un jour millionnaire, les œuvres caritatives auxquelles je donnerai seront celles dont je me sens proche, celles qui me touchent, celles auxquelles je crois. Pas besoin de faire des tableaux et des calculs savants pour déterminer la plus rentable.

À part ça, le cours est plutôt bien présenté, ce n’est pas le problème. C’est sans doute moi, le problème : je n’aurais jamais dû m’inscrire à un cours pareil !


Technique : 4/10


Pédagogie : 4/10


Intérêt : 1/10


 

Science & cooking: from haute cuisine to soft matter science

Tout était réuni pour que ce MOOC me plaise : son sujet m’intéresse, bien évidemment, il est réalisé avec de gros moyens, c’est un des MOOC les plus populaires au monde… et pourtant, patatras, c’est une énorme déception.

Son postulat est de nous faire mieux comprendre les fondamentaux de la cuisine grâce à la science (démarche qui est à l’origine de la cuisine moléculaire). Avec quelques formules, on apprend à réussir parfaitement la cuisson d’un œuf dur, un cocktail ou une mousse. Les vidéos sont très bien faites et plutôt captivantes, les recettes sont souvent compliquées pour un cuistot lambda mais peu importe.

Là où ça coince, c’est sur la partie scientifique. Le MOOC est censé être grand public, et je ne vois pas comment des personnes qui n’ont pas fait un bac S voire des études supérieures peuvent s’y retrouver dans ce dédale. En ce qui me concerne, j’ai vite abandonné les exercices, cela me prenait plusieurs heures par semaine…

J’aurais trouvé beaucoup plus pertinent d’expliquer patiemment ces notions scientifiques fondamentales dans les vidéos, et de fournir à côté des outils et des aide-mémoire pour une utilisation quotidienne. Tout le monde ne va pas devenir un expert de la cuisine moléculaire, par contre tout le monde pourrait améliorer ses techniques de cuisine en prenant le réflexe de faire appel aux sciences. En résumé, j’espérais un MOOC plus ludique, moins prétentieux et plus concret.


Technique : 8/10


Pédagogie : 4/10


Intérêt : 3/10


 

Contemporary India

On termine avec un nouvel espoir déçu : si la culture chinoise est relativement accessible, l’Inde, deuxième mastodonte démographique mondial, reste mystérieuse pour beaucoup d’Européens, pour ne pas dire opaque. Son extrême diversité culturelle est fascinante mais complique toute tentative de généralisation ou de simplification. J’étais donc enthousiaste à l’idée d’en apprendre davantage sur l’Inde contemporaine grâce à ce MOOC australien.

Il est malheureusement mal présenté, avec des enseignants qui lisent leur prompteur d’une voix monotone, bafouillent souvent et ne font absolument pas ressortir les informations importantes de leur propos. Cela donne l’impression que le cours est bâclé, que c’est un travail d’amateur. Les exercices sont corrects mais très ordinaires, le forum n’apporte pas grand-chose…

Au final, j’aurais appris davantage et surtout beaucoup plus vite en lisant un simple article Wikipédia. C’est vraiment frustrant.


Technique : 4/10


Pédagogie : 2/10


Intérêt : 4/10


 

Voilà pour un compte-rendu rapide de mes principales déceptions de ces derniers mois. Rassure-toi, d’autres retours d’expérience (bien plus positifs) arrivent prochainement ! 🙂

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