Pourquoi faut-il aller en Australie pour trouver un MOOC sur la Révolution Française ? Je vais retenir mes soupirs envers la MOOCosphère francophone et plutôt te présenter “The French Revolution” que je viens d’achever et qui reviendra très certainement sur Coursera pour de nouvelles sessions d’ici quelques semaines.

Au risque de radoter un peu, techniquement, c’est du Coursera, donc tout va bien. Les vidéos sont longues, riches, de bonne qualité et relativement bien sous-titrées. Les diapos en fond sont très sobres, minimalistes, mais elles indiquent systématiquement les sources utilisées (ça devrait être standard mais crois-moi, ça ne l’est pas).

L’enseignant (Pr Peter McPhee) réussit le très subtil dosage entre “je lis mes notes” et “j’improvise et je bafouille” : son élocution est excellente (même son accent australien ne gêne pas la compréhension) et son discours ne laisse aucun temps mort. Un conférencier, un vrai. En prime, il participe au groupe Facebook des participants au MOOC : on ne voit pas ça tous les jours !

À côté de ces vidéos, on ne trouve aucun quiz : l’enseignant nous demande de comprendre, pas d’apprendre. Deux essais sont à rédiger, le premier sur la Déclaration de 1789 (500 mots), le second sur l’impact réel de la Révolution sur le monde moderne, son héritage en quelque sorte (1000 mots). Ces essais sont évalués par les pairs (d’autres étudiants), le barème est sobre et intelligent. C’est un vrai plaisir d’y participer.

Finissons sur le contenu (j’aime garder le meilleur pour la fin). C’est tout simplement le meilleur exposé que je connaisse sur cet épisode fascinant de l’Histoire ; j’espère que mes profs d’histoire-géo ne m’en voudront pas trop. 😉
La présentation de la France pré-1789, lors de la première semaine, m’a totalement scotché. L’étude de la Terreur est un modèle d’objectivité historique, de nombreux historiens (aux avis très différents) sont cités, et l’étudiant peut se forger sa propre opinion.
La sixième et dernière semaine, enfin, démontre à quel point le Premier Empire (et, pourrait-on même avancer, tout le XIXè siècle) n’est en réalité qu’une suite logique, une série de répliques sismiques ; sous couvert d’un retour à un régime non-républicain et de compromis avec l’Église, Napoléon cimente en réalité les acquis de la Révolution, garantit sa survie et son rayonnement dans le monde entier (savais-tu que Bolivar avait assisté au sacre de Napoléon ?).

Plus encore que par sa qualité technique et l’intérêt de son sujet, j’ai donc aimé ce MOOC parce qu’il ouvre l’esprit et invite à se poser des questions pertinentes. C’est l’Histoire telle que je l’aime et telle qu’elle pourrait, telle qu’elle devrait être enseignée à tous.

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