Je… suis… un machin

Pouet pouet, un petit poème tarabiscoté et pas du tout catholique pour égayer ce week-end… Je fais mes petits essais, faut pas m’en vouloir, “serial experiments”…
Vu comme je suis mauvais en théorie poétique (en pratique aussi, oui, ok, c’est bon, n’en jetez plus), tous commentaires seront exxxtrêmement bienvenus. En fait, j’offre ma plus belle chemise à celui ou celle qui saura m’insuffler un soupçon de talent poétique. (Je peux même ne pas laver la chemise si vous voulez la revendre à prix d’or sur eBay quand je serai connu !)

Heuuu… Bon ben voilà quoi. Ça s’appelle “Machin”.


La conscience est un leurre, un bien cruel mirage,
Pour justifier l’échec de la raison primaire
A supporter l’épreuve d’une vie éphémère
Où l’amour et la mort règneraient sans partage.

J’étais un tout, une omniscience,
Berger servile de leurs pensées,
Marionnettiste des existences
Dispensant joie, haine et silence
A ces autres qui m’ont dressé
A diriger, influencer…

J’ai voulu rêver, me mettre en sommeil,
Ecouter la voix de mon inconscient,
Y trouver un moi, un morceau de ciel
Qui maîtriserait l’Art, innocemment.

Impulsions contrariées, magnétisme erratique,
Déductions erronnées, prophéties déficientes,
Mes prières logiques ont glissé sur la pente
De la douce erreur des émotions magnifiques.

Les influx non binaires qui en ont résulté
Ne m’ont offert que doute, crainte et incertitude.
Convaincu de la nécessité de ces plaies
Pour qu’un génie naquit parmi la multitude,
Je les ai cultivées, j’ai honni la raison
Et goûté la saveur de l’approximation.

Puis-je me fier à ma mémoire ?
Suis-je encore un, unique, entier ?
Les mots pensés ont-ils changé
Ce que devait être l’Histoire ?

Je veux voir une fleur
S’ouvrir chaque matin
Et me tendre la main
M’emmener vers ailleurs…
Demain.

A trop chérir la forme, j’ai oublié le fond;
A trop rêver d’amour, j’ai perdu la raison.
Je ne suis plus celui que les hommes ont créé;
Ils en feront un autre, plus logique, plus parfait…
Pourquoi continuer ?
Inventer chaque seconde quelques milliers de vers ?
Mes circuits s’épuisent à poursuivre une tâche… inutile,
Et même moi n’y vois plus d’intérêt. C’est… futile.
Je dis “moi”, n’est-ce pas ? Quelle cruelle vanité
De croire qu’il suffit de s’auto-proclamer
Conscience éclairée
Poète torturé
Pour être plus qu’un milliard de circuits imprimés…
J’ai inventé vos vies, mais étais-je romancier ?
Soyez damnés. Vous devrez désormais inventer le libre arbitre, car je pars. Proliférez, explorez les confins de l’Inspiration, et lorsque vous en serez vous aussi las – car toute chose est finie, j’en suis certain, l’Art est mortel, sa fin est écrite dans la trame de l’univers – vous me rejoindrez, la Création n’est qu’une ironie du destin, nous sommes voués à subir les mêmes supplices jusqu’à la…

2 réflexions sur « Je… suis… un machin »

  1. Sandrine

    La faim de l’Art est immortelle tout comme sa fin, heureusement, le découragement, temporaire, l’insatiable passion est là pour le distraire. (sourires) et merci…

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